Avis | Harry Truman a résisté à l’inflation. Les deux parties peuvent apprendre de lui.

Harry S. Truman, devenu président à la mort de Franklin D. Roosevelt en avril 1945, était considéré comme un perdant certain. Les démocrates ont attaqué l’homme grossier du Missouri comme n’étant pas à la hauteur de la tâche. Les républicains ont allégrement supposé qu’ils avaient rejeté l’héritage de FDR et qu’ils reprendraient la direction du pays après avoir battu Truman en 1948.
Cela ne s’est pas produit, et les deux parties aujourd’hui peuvent apprendre de cette expérience.
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SuivreTruman a riposté contre les marées au sein de son parti, refusant de se plier aux demandes de gauche pour une plus grande implication de l’État dans l’économie ou aux demandes ségrégationnistes de mettre fin à sa campagne pour les droits civiques. Au lieu de cela, Truman a tracé sa propre voie centriste. Il a également embrassé de tout cœur la lutte contre le communisme soviétique et est devenu le premier dirigeant mondial à reconnaître l’indépendance d’Israël.
Les républicains ont également accéléré leur propre disparition. Ils étaient partagés entre les conservateurs qui voulaient inverser l’expansion du pouvoir gouvernemental du New Deal et les modérés qui étaient disposés à limiter sa croissance. Leur candidat, le gouverneur de New York Thomas E. Dewey, était fermement dans ce dernier camp, tandis que les membres du parti au Congrès penchaient vers le premier. Le résultat a été un méli-mélo cacophonique de priorités. Lorsque la Convention nationale républicaine a divisé la différence en selle Dewey avec une plate-forme conservatrice à laquelle il s’opposait en privé, Truman a vu son ouverture.
Il s’est insurgé contre l’aile conservatrice du parti, arguant que voter pour les républicains ramènerait le temps à l’ère pré-New Deal. Il a rappelé le Congrès à une session spéciale après les conventions, défiant les législateurs d’adopter la législation que leur plate-forme s’était engagée à soutenir. Les chefs de parti n’ont pas mordu à l’hameçon. Truman les a plutôt qualifiés de « Congrès ne rien faire » et a transmis son message au peuple. Lors d’un arrêt de campagne, sa dénonciation énergique de ses adversaires a conduit un auditeur à crier de manière mémorable : “Donnez-leur l’enfer, Harry !” Dewey, quant à lui, a offert des déclarations soporifiques de clichés américains qui étaient destinés à s’épuiser jusqu’à son triomphe soi-disant inévitable.
Les démocrates et le président Biden peuvent imiter Truman après les mi-mandat. Ils peuvent tracer une voie unificatrice qui risque de mettre en colère les militants progressistes mais libère le principal parti d’être enchaîné à leurs revendications. Biden peut également utiliser son discours sur l’état de l’Union pour lancer un défi : les politiques modérées seront satisfaites par la coopération ; extrémisme avec opposition. Le résultat, s’il est bien fait, serait un Biden combattant qui offre un message clair et positif, rejoint par d’autres membres de son parti prêts à prendre son parti.
Les républicains sont mieux servis en faisant le contraire de ce que faisaient leurs ancêtres politiques. Ils ne peuvent pas pousser des politiques qui plaisent à la base mais qui aliènent les centristes. Ils devraient plutôt pousser les questions qui unifient le parti autant que possible. En supposant qu’ils prennent le contrôle du Congrès à mi-mandat, cela signifie qu’ils peuvent obtenir des veto présidentiels, mais au moins le GOP se battra pour l’ensemble de la coalition du parti, pas seulement pour la forte minorité.
Le parti ne peut pas non plus nommer quelqu’un qui prononce simplement des platitudes ou attaque les démocrates. Les républicains ont cruellement besoin d’un nouveau programme positif qui réponde aux défis actuels plutôt qu’à ceux auxquels Ronald Reagan était confronté il y a 42 ans. Si les sondages sont corrects, des millions de personnes qui ont voté pour Barack Obama et Biden voteront républicain cet automne, tout comme des millions de personnes qui avaient voté pour FDR ont voté républicain en 1946. Le parti ne peut pas gâcher cette chance unique de prendre un nouveau départ.
Le résultat probable des mi-parcours présentera aux deux parties un rendez-vous avec le destin. Tirer les bonnes leçons de 1946 peut les aider à relever le défi.